Édifice emblématique de la Cité internationale, la Fondation Avicenne, conçu par l’architecte Claude Parent et inaugurée en 1969, va prochainement rouvrir ses portes après une réhabilitation complète. Plus de deux ans de travaux ont été nécessaires pour remettre en état ce bâtiment inscrit sur la liste des Monuments historiques.
Ancienne Maison de l’Iran, le bâtiment a pris le nom de Fondation Avicenne au début des années soixante-dix en hommage au célèbre savant perse du XIe siècle. Devenu vétuste, le bâtiment a fermé ses portes en 2007 et différentes études ont été menées pour envisager sa réhabilitation.
Rare exemple en France d’édifice suspendu à une macro structure, le bâtiment est composé de trois portiques de trente-huit mètres de haut portant deux blocs de quatre étages destinés aux chambres. Un escalier monumental, formant une double spirale inversée, est conçu comme une sculpture. Très tôt reconnu par les professionnels de l’architecture comme une œuvre majeure de la seconde moitié du XXe siècle, ce bâtiment conçu par l’architecte Claude Parent a été inscrit en totalité sur la liste des Monuments historiques.
Le projet est resté fidèle à l’œuvre des architectes qui ont réalisé ce bâtiment, tout en apportant confort et plaisir d’habiter un bâtiment d’exception aux futurs résidents.
Le chantier a bénéficié d’un financement important de la Régie immobilière de la Ville de Paris (RIVP) et de la Ville de Paris. Il été soutenu par l’État et l’Union européenne dans le cadre du Plan de relance et par la DRAC Île-de-France au titre du patrimoine inscrit à l’inventaire des monuments historiques. Maître d’ouvrage de la réhabilitation, la RIVP a confié la maîtrise d’œuvre à l’Agence Beguin & Macchini, expérimentée en réhabilitation de bâtiments métalliques du XXe siècle. Pour les architectes, le défi a consisté à se conformer au Plan climat tout en respectant l’esthétique d’origine. Le confort a été amélioré grâce à l’optimisation de l’isolation thermique et acoustique et le bâtiment réhabilité est ainsi exemplaire de la démarche de transition énergétique du patrimoine protégé.
La première étape du chantier a consisté à mettre à nu le squelette du bâtiment pour une étape de décontamination et de curage. La structure métallique a été décapée et protégée contre la corrosion et de nouvelles façades ont été posées. Dans les huit étages, 111 chambres individuelles d’une vingtaine de mètres carrés accueilleront des étudiants et chercheurs internationaux. Une kitchenette et une salle d’eau ont été intégrées dans chaque chambre, après suppression des cuisines, douches et sanitaires collectifs. Afin de conserver la mémoire de l’aménagement initial, une chambre a été restaurée avec son mobilier d’origine. Le volume désaxé du rez-de-chaussée abritera de nouveau les espaces communs de la résidence.